mercredi 5 juin 2013

inventaire botanique de la sortie du 2 juin 2013 en forêt de Port-Royal-des-Champs (78)


Nous étions le 2 juin dans le Domaine régional de Port-Royal-des-Champs.



















Ce massif forestier possède un réseau de mares forestières, qui fait l’objet d’un programme d’action prévoyant leur maintien.

Un plan de gestion des mares a ainsi été mis en place. Il a pour but d’optimiser et de planifier les opérations de leur mise en valeur.









mares du Domaine régional de Port-Royal des champs



La gestion des mares naturelles doit prendre en compte l’évolution naturelle de ces milieux fragiles (ombre, comblement*, atterrissement*…).



* comblement : processus naturel d'accumulation de matière organique au fond de la mare qui réduit la lame d'eau.



* atterrissement : réduction de la lame d'eau par la variation du battement de la nappe phréatique.



Les mares présentent différents stades de développement, que l’on juge en fonction de leur taux de comblement (ou encore taux d’envasement) voire leur atterrissement.



Les différents stades de développement :

Le premier stade, la mare est qualifiée de «jeune » : elle présente une grande proportion d’eau libre et un très faible taux de comblement (<30%) :






Mare jeune




La végétation aquatique s’installe, et vient recouvrir progressivement la surface de la mare :




une partie de la surface de la mare est recouverte de végétation aquatique, et notamment de Glycérie (Glyceria), plante de la famille des Poacées





S’ensuit un début de comblement qui conduit au deuxième stade…



Le deuxième stade, la mare est qualifié de « mature ». Il est caractérisé par un envasement compris entre 30 et 50%.



L’envasement se poursuit, les stades de développement se succèdent : troisième stade : début de comblement (comblement inférieur à 65 %),

quatrième stade : comblement avancé (comblement inférieur à 85 %),

cinquième stade : mare « vieille » (comblement supérieur à 85 %)…. Jusqu’à arriver au sixième et dernier stade : la mare est « comblée ». L’envasement est alors de 100%.










mare au troisième stade de développement : elle est en début de comblement (comblement inférieur à 65 %)












Les mares accueillent une faune et une flore à haute valeur patrimoniale.

Elles sont le berceau des grenouilles, crapauds, salamandres et tritons, insectes, plantes aquatiques mais servent également de « garde-manger » pour de nombreuses espèces (oiseaux, chiroptères, reptiles, etc.).

Les plantes aquatiques sont aussi appelées plantes hygrophiles*



* hygrophile : se dit d'une plante qui pousse dans les lieux humides



Trois types de techniques peuvent être utilisées en vue de la restauration des mares :

- la mise en lumière des mares par abattage,

- le curage à la pelle mécanique avec dispersion des boues de curage alentour,

- le profilage des berges et extension selon les besoins.



L’apport de lumière bénéficie en premier lieu à la flore. Elle favorise la croissance des plantes et en corollaire la constitution d’habitats et de micro-habitats pour la faune des invertébrés et des vertébrés. Elle influe en outre sur la température de l’eau, facteur important pour la maturation des pontes d’amphibiens.

Les travaux d’éclaircie sont aussi menés afin de pérenniser certaines plantes protégées des bords d’eau : Comarum palustre L., Ranunculus lingua L., Carex curta Gooden., etc. Ces opérations sont en général cantonnées aux rives et aux berges. Mais l’échelle d’intervention peut être plus large et permettre, par exemple, de créer des milieux herbacés riverains à la mare, le gestionnaire obtenant ainsi un complexe mare/lande humide ou mare/prairie humide.






Lors de notre balade, nous avons rencontrés une grande diversité de plantes, caractéristiques des milieux forestiers, et encore plus spécifiquement des milieux humides.

Vous retrouverez ci-après les photos de ces plantes, classées par famille, puis par ordre alphabétique des noms latins.




Plantes de la famille des Apiacées

 

 

 Heracleum sphondylium L., Berce commune, Grande Berce, Berce sphondyle, Apiacées





Plantes de la famille des Astéracées

 

 

Cirsium palustre (L.) Scop., Cirse des marais, Astéracées







Leucanthemum vulgare Lam., Grande marguerite, Astéracées



Cette fleur de Grande marguerite est prise d’assaut par une Cétoine grise ou Drap mortuaire (Oxythyrea funesta Poda), insecte de la famille des Cétonidées.

Cette cétoine phytophage est considérée comme insecte nuisible car elle ne se nourrit pas seulement de pollen, mais aussi des organes floraux, en particulier des bourgeons et fleurs de couleur claire (les fleurs d’iris et de roses notamment).


(source : http://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9toine_grise)








Taraxacum officinale Weber, Pissenlit officinal, Astéracées





Plantes de la famille des Bétulacées









Carpinus betulus L., Charme commun, Bétulacées





Plantes de la famille des Boraginacées

 







Myosotis sylvatica Hoffm., Myosotis des forêts, Boraginacées






Plantes de la famille des Caryophyllacées

 








Stellaria holostea L., Stellaire holostée, Caryophyllacées






Plantes de la famille des Cypéracées





Sur les trois photos qui suivent, on peut observer les 2 épillets mâles de la Laîche glauque, de couleur noire/ocre, qui surplombent les 2 épillets femelles, de couleur verte/blanche.






Sur la photo ci-dessous, l’épillet femelle de la Laîche glauque

 

 

Carex flacca Schreb., Laîche glauque, Cypéracées



Description :

La Laîche glauque mesure de 10 à 60 cm de haut. Les feuilles sont vertes sur le dessus, glauques sur le dessous. Elle fleurit d'avril à juin suivant les endroits.



La plupart des tiges ont deux épis mâles à leur sommet, souvent proches et semblant ne faire qu'un au premier coup d'œil. Les épis femelles sont généralement situés en dessous, aussi par deux, et peuvent être à pétiole court et droit, ou à plus long pétiole et courbés. Les épis femelles font environ 2 à 4 cm de long et 4 à 6 mm de large. Les grains sont arrondis mesurant 2 à 2 ½ mm, avec un bec très court, de moins de 0,3 mm. Ils sont très serrés sur la tige et non éparpillés comme sur Carex panicea.



Les bractées les plus basses sont presque aussi longues que l'inflorescence.



Habitat : les prés, les landes, les dunes et les pelouses sablonneuses du littoral européen et d'Afrique du Nord. Elle est naturalisée en Amérique du Nord.



(source : https://fr.wikipedia.org/wiki/La%C3%AEche_glauque)










pied de Laîche à épis pendants





épillet mâle au-dessus de 2 épillets femelles






un épillet mâle surplombant 5 épillets femelles






3 épillets femelles





Carex pendula Huds., Laîche à épis pendants, Cypéracées



Description :

Espèce décorative, typique, formant de grosses touffes.

Tiges atteignant 180 cm, voire 240 cm, trigones.

Feuilles plus courtes que les tiges, larges (15-20 mm), à bords rudes, vertes ou jaune-vert dessus, glauques dessous.

Ligules pointues.

Inflorescence pendante, à 1-2 épis mâles dominant 4-5 longs épis (7-16 cm) femelles, étroits, cylindriques.

Bractées inférieures plus courtes que l’inflorescence.

Ecailles femelles brun-roux.

Fruits gris vert devenant bruns.



Habitat : Fréquent dans les bois en terrain lourd et au bord des ruisseaux ombragés.



(source : Guide des graminées, carex, joncs et fougères, toutes les herbes d'Europe, Richard Fitter, Alastair Fitter, Ann Farrer, Editions Delachaux et Niestlé, Les guides du naturaliste,Paris, 1991)











hypothèse d’identification : Carex remota L., Laîche espacée, Cypéracées



Description :

Souche gazonnante.

Tiges atteignant 60 cm.

Feuilles vert pâle, larges de 1-2 mm.

Inflorescence 8-20 cm.

Epillets inférieurs très espacés, pourvus d’une longue bractée foliacée ; épillets longs de 3-10 mm, chacun mâle en haut et femelle en bas.

Fruits verts.

S’hybride avec Carex otrubae.

Habitat : Bois humides et autres lieux ombragés




(source : Guide des graminées, carex, joncs et fougères, toutes les herbes d'Europe, Richard Fitter, Alastair Fitter, Ann Farrer, Editions Delachaux et Niestlé, Les guides du naturaliste,Paris, 1991)











hypothèse d’identification : Carex vesicaria L., Laîche à utricules renflés, Cypéracées



Description :

Souche rampante.

Forme des massifs.

Tiges atteignant 120 cm, entièrement triquètres.

Feuilles plus longues que les tiges, larges de 4-8 mm, vertes ou vert-jaune, à bords rudes, non sempervirentes.

Ligules pointues.

Inflorescence à 2-4 épis mâles dominant 2-3 épis femelles, l’inférieur souvent bien pédonculé, généralement pendant et avec une bractée plus longue que l’inflorescence.

Fruits plus étroits que chez Carex rostrata, vert olive, luisant.



Habitat : Tourbe mouillée, près des aux douces ; lacs de montagne



(source : Guide des graminées, carex, joncs et fougères, toutes les herbes d'Europe, Richard Fitter, Alastair Fitter, Ann Farrer, Editions Delachaux et Niestlé, Les guides du naturaliste,Paris, 1991)






Plantes de la famille des Dipsacacées












Knautia arvensis (L.) Coulter, Knautie des champs, Scabieuse des champs, Dipsacacées




Plantes de la famille des Dryopteridacées







Dryopteris filix-mas (L.) Schott, Fougère mâle, Dryopteridacées







Plantes de la famille des Equisetacées

 

 

 Equisetum arvense L., Prêle des champs, Equisetacées






Les utilisations de la Prêle des champs :



Les tiges stériles ont été utilisées en jus, poudre, décoction ou teinture mère.



De par sa richesse en éléments minéraux surtout en silice, mais aussi en potassium, et en calcium, elle a un effet reminéralisant et diurétique. Le manuel d'herboristerie, étudié pour l'examen national jusqu'en 1942 la prescrivait pour ses minéraux afin de soigner la peau, les tissus conjonctifs en cas de fragilité des cartilages, des tendons et des os et dans l'acné.



La consommation de silice sous forme végétale est importante pour l'organisme humain car c'est un facteur limitant de la densité osseuse.



Toxicité




La Prêle des champs a été responsable d'empoisonnement de bétail, notamment de chevaux. Elle contient en effet de la thiaminase, toxique car elle détruit la thiamine ou vitamine B11.



Autres utilisations




Les jeunes pousses de prêle sont consommées en salade comme des asperges, à titre d'aliment comme à titre de nutriment.



Au Japon, les jeunes pousses, appelées tsukushi (ツクシ), font partie des herbes sauvages dont les japonais sont friands. NB : le nom de la prêle des champs adulte est sugina (スギナ).



Elle donne un colorant jaune.



Elle possède des propriétés fongicides : le purin de prêle (décoction) pulvérisé sur le feuillage d'autres plantes est un traitement préventif contre les maladies cryptogamiques sans doute par renforcement des défenses de la plante grâce à la silice.



En raison de sa forte teneur en silice (10 %), elle était autrefois utilisée pour décaper, nettoyer ou même polir le laiton, le cuivre et les métaux précieux. "La prêle est une espèce de petit jonc à polir dont se servent les ébénistes pour polir leurs ouvrages, et qui se vend communément chez les épiciers et chez les luthiers. Pour s’en servir, il faut ôter toutes les cordes de dessus la roue, ainsi que les chanterelles que l’on soulève légèrement pour ensuite les poser sur les deux sautereaux de la dernière touche du clavier. On prend quatre à cinq brins de cette prêle que l’on appuie fort sur la roue, en faisant tourner rapidement la roue sur plusieurs tours ; ensuite on prend un peu de coton pour essuyer la roue qui continue à tourner : une fois cela étant fait, on remet les cordes sur la roue, puis de la colophane de la manière décrite ci-dessus. Il faut cependant prendre garde de ne pas trop en mettre, parce que le trop fait crier l’instrument."



(source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%AAle_des_champs)











Equisetum telmateai Ehrh., Grande prêle, Equisétacées




Description :

La plus grande prêle d’Europe.

Tiges stériles atteignant parfois 2 m, blanchâtres, à rameaux simples.

20 à 40 côtes.

Gaines vertes, serrées, dents brunes à bords pâles.

Tiges fertiles blanchâtre, non rameuses, se fanant vite.

Maturité en avril, avant les tiges stériles.

Habitat: forme des colonies dans les lieux humides en terrain argileux, fossés, bois.



(source : Guide des graminées, carex, joncs et fougères, toutes les herbes d'Europe, Richard Fitter, Alastair Fitter, Ann Farrer, Editions Delachaux et Niestlé, Les guides du naturaliste,Paris, 1991)






Plantes de la famille des Euphorbiacées

 









Euphorbia amygdaloides L., Euphorbe des bois, Euphorbiacées






Plantes de la famille des Fabacées

 





Cytisus scoparius (L.) Link, Genêt à balais, Fabacées








Lotus corniculatus L., Lotier corniculé, pied de poule, Fabacées









Trifolium pratense L., Trèfle des prés, Fabacées







Plantes de la famille des Fagacées

 

 

Castanea sativa Miller, Châtaignier, Châtaignier commun, Fagacées










Quercus petraea Liebl., Chêne rouvre, Chêne sessile, Fagacées











Quercus robur L., Chêne pédonculé, Fagacées






Plantes de la famille des Géraniacées

 






Geranium pyrenaicum Burm. fil., Géranium des Pyrénées, Géraniacées






Plantes de la famille des Hypéricacées

 







Hypericum androsaemum L., Androsème officinal, Hypéricacées





L’Androsème officinal est un sous-arbrisseau mesurant de 50 à 80 cm qui fleurit de juin à août.



Plante glabre, au feuillage semi-persistant, très rameuse, aux tiges à deux côtes marquées.

Feuilles opposées, ovales à oblongues, un peu odorantes au froissement, sessiles, parfois embrassantes.

Fleurs jaune pâle, 18-22 mm de diamètre, à 5 sépales plus longs que les 5 pétales elliptiques.

Fruit charnu, en forme de baie, 7-10 mm de long, rougeâtre devenant noir violacé en mûrissant.



Distribution : Grande-Bretagne, Irlande, Belgique et France ; naturalisée ailleurs et très cultivée dans les jardins.



Habitat : forêts de feuillus, en zones humides, broussailles, haies ou rochers.



(source : Fleurs sauvages, 500 espèces, Christopher Grey-Wilson, Larousse, 2005)







Plantes de la famille des Lamiacées

 

 

Ajuga reptans L., Bugle rampante, Lamiacées










Lamium galeobdolon (L.) L., Lamier jaune, Ortie jaune, Lamiacées









Mentha suaveolens Ehrh., Menthe à feuilles rondes, Menthe parfumée, Lamiacées







Plantes de la famille des Oléacées








Fraxinus excelsior L., Frêne élevé, Frêne commun, Oléacées





Plantes de la famille des Orchidacées







Epipactis helleborine (L.) Crantz, Epipactis à larges feuilles, Orchidacées




Plantes de la famille des Plantaginacées







Plantago lanceolata L., Plantain lancéolé, Plantaginacées





Plantes de la famille des Rosacées

 

 

Crataegus monogyna Jacq., Aubépine commune, Aubépine à un style, Epine blanche, Rosacées ou Malacées










Fragaria vesca L., Fraisier sauvage, Fraisier des bois, Rosacées











Geum urbanum L., Benoîte commune, Rosacées








Sorbus aucuparia L., Sorbier des oiseleurs, Sorbier des oiseaux, Rosacées ou Malacées




Plantes de la famille des Salicacées

 

 







Populus tremula L., Peuplier tremble, Tremble, Tremble d'Europe, Salicacées








Salix alba L., Saule blanc, Osier blanc, Salicacées











Salix caprea L., Saule marsault, Saule des chèvres, Marsaule, Marseau, Salicacées





Plantes de la famille des Scrophulariacées

 










Scrophularia nodosa L., Scrofulaire noueuse, Scrophulariacées







N’oublions pas les habitants de la forêt, telle cette Limace rouge !:







Arion rufus L., Limace rouge, Arionidae



La Limace rouge (Arion rufus L.) est une espèce de mollusque appartenant à la famille des Arionidae. Elle est aussi appelée communément, Grande limace rouge et Arion rouge ou plus populairement Loche rouge.






Ou encore celui-ci, dont nous soupçonnons la présence par l’empreinte qu’il a laissée au sol… sûrement un sanglier ?



1 commentaire:

  1. Merci pour ce partage botanique "d'essence Janséniste" (puisque Port-Royal des Champs !

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