mardi 26 mai 2015

Les fleurs, arbustes et arbres du Domaine de La Malmaison (Rueil-Malmaison – 92)


Napoléon Bonaparte achète pour son épouse Joséphine le Domaine de La Malmaison, situé à Rueil-Malmaison, en avril 1799.

Joséphine veut pour son Domaine de La Malmaison des jardins à l'anglaise.
Elle refuse les projets de l’architecte Pierre-François-Léonard Fontaine qui lui propose de tracer des allées droites. Elle ne veut que des courbes, et trouve chez les architectes Jean-Marie Morel puis Louis-Martin Berthault, une oreille attentive.

Jean-Marie Morel, intervient dans le Domaine de La Malmaison de septembre 1803 à mars 1805. Il débute la construction de la grande serre chaude en 1803. Cette dernière a aujourd’hui disparu, il ne reste que le bâtiment « en dur », appelé La Petite Malmaison, qui est une propriété privée.
(La grande serre sera achevée en 1804-1805 par les architectes Jean Thomas Thibault et Barthélemy Vignon.)
Il construit le chalet suisse en 1803, puis la vacherie et la laiterie de Saint-Cucufa en 1804.

Louis-Martin Berthault prend la relève de Jean-Marie Morel à partir de septembre 1805 et intervient dans le domaine jusqu’en mai 1814. Il y réalise les indispensables du jardin anglais, encore qualifié de « jardin naturel » : une rivière anglaise, des fabriques : grotte, monument tumélaire de la Mélancolie, temple de l’Amour, bassin de Neptune…
Il dégage des vues depuis le château en intégrant des monuments existants: on aperçoit au loin l’aqueduc de Marly, le clocher du village de Croissy et le château de Saint-Germain-en-Laye.



Le parc du château de la Malmaison :


A l’occasion du bicentenaire de la mort de Joséphine, survenue le 29 mai 1814, la roseraie dite « ancienne » a été rénovée. Quelques 800 pieds d’espèces de rosiers connus aux Premier et Second Empires ont été plantés, ainsi que 1200 plantes vivaces.

Joséphine collectionnait les roses, et en avait rassemblé quelques 250 espèces différentes.
Les rosiers étaient plantés en buissons dans le parc ou dans des pots que l’on sortait en juin pendant l’unique floraison des roses anciennes.
Tous les rosiers connus à l’époque descendent de quatre souches principales : le rosier à cent feuilles introduit du Caucase au XVIème siècle, le rosier de Provins rapporté d’Orient en France vers 1240 et les rosiers blanc et de Damas, remontant tout deux à l’Antiquité. A la fin du XVIIIème siècle, le rosier de Chine vient s’ajouter à ces quatre groupes et c’est de ces cinq familles que sont issues toutes les roses que peindra Pierre-Joseph Redouté. Il dessinera 169 planches qui seront éditées en livraison de 1817 à 1824.



La roseraie :




Les rosiers de la roseraie (liste non exhaustive !) :

Alain Blanchard :



Ariadne :



Aristobule :



Berenice :



Blanche Superbe :




Blanc Pur :






Borbonica :






Botzaris :




Bougainville :




Catherine Guillot :




Cerisette la Jolie :




Complicata :




Cramoisi des Alpes :




Daphné :




Duc de Crillon :




Henri Fouquier :




Honorine de Brabant :




Impératrice Joséphine :




Indigo :




Invincible :




Jeanne de Montfort :




Lea :




Madame d’Arblay:




Madame Legras de Saint Germain:




Manteau Pourpre :




Marie de Blois :




Nuits de Young :




Officinalis Rose de Provins :




Ombrée Parfaite :




Panaché d'Angers :




Rivers Georges IV :




Robert Perpétuel :




Roi des Pourpres :




Rose du Roi :




Salet :




Souvenir de la Malmaison :




Tricolore:




Versicolor Mundii:




Vivid:




William Lobb:





Les plantes vivaces de la roseraie :

 
Ancolie (Aquilegia L.)-Renonculacées:



Aster (Aster)-Astéracées :



Campanule (Campanula)-Campanulacées :



Cataire (Nepeta cataria L.)-Lamiacées :



Échinacée pourpre, Rudbeckie pourpre (Echinacea purpurea)-Astéracées :




Éremurus (Eremurus L. )-Liliacées ou Xanthorrhoéacées :



Pavot d'Orient (Papaver orientale L.)-Papavéracées :



Polémoine bleue (Polemonium caeruleum L.)-Polémoniacées :



Sauge superba bleue (Salvia nemerosa 'Superba')-Lamiacées :




Sédum remarquable (Sedum spectabile Bor)-Crassulacées :




Tradescantia L.-Commelinacées :




Véronique (Veronica)-Scrophulariacées ou Plantaginacées :





Les jardins côté Nord :



 


Au fond du jardin, on aperçoit le bâtiment des anciennes écuries :





Les plantes du Domaine de La Malmaison :
(par ordre alphabétique des noms vernaculaires (= noms français)


Achillée millefeuille (Achillea millefolium L.)-Astéracées :





Ajonc d'Europe (Ulex europaeus L.)-Fabacées :

 
 



Bardane (Arctium)-Astéracées :








Benoîte commune (Geum urbanum L.)-Rosacées :





Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia L.)-Campanulacées :





Cèdre du Liban (Cedrus libani A.Rich.)-Pinacées :


 


 



Ce Cèdre du Liban a été planté par Joséphine et Napoléon en 1800, année de la victoire de Marengo.



Cytise aubour (Laburnum anagyroides Medik.)-Fabacées :





Érable sycomore (Acer pseudoplatanus L.)-Acéracées ou Sapindacées :






Joséphine avait comme projet d’acclimater sous le climat de la métropole des plantes exotiques, en provenance notamment de la Nouvelle Hollande, actuelle Australie. Charles François Brisseau de Mirbel, botaniste au Muséum national d’histoire naturelle, fut nommé par Joséphine intendant du parc et des jardins. Il eut la charge de mener à bien le projet de Joséphine, notamment en échangeant des plantes avec le préfet des Alpes Maritimes, Dubouchage. Ce dernier reçu ainsi en 1804 des Eucalyptus, accompagnés des recommandations de Mirbel : « Sa Majesté l’Impératrice m’ordonne de vous adresser plusieurs plantes de la Nouvelle-Hollande qu’elle juge susceptibles de se naturaliser dans votre département. (…) Les eucalyptus que je vous adresse sont de très beaux et de très grands arbres de construction. Il seroit bien heureux qu’ils pussent végéter en pleine terre dans le midi de la France. Comme vous en avez plusieurs pieds, vous pourriez les faire placer à différentes expositions. Voici les précautions que je crois nécessaires pour assurer le succès de l’expérience de culture que Sa Majesté désire que vous tentiez. »

On aperçoit au premier plan deux Eucalyptus de Gunn, soutenus par des tuteurs :


Eucalyptus de Gunn (Eucalyptus gunnii Hook.f)-Myrtacées




Fer à cheval (Hippocrepis comosa L.)-Fabacées :



Le Fer à cheval est la seule nourriture de la chenille du papillon Argus bleu-nacré.

Argus bleu-nacré mâle :



Argus bleu-nacré femelle :






Géranium des Pyrénées (Geranium pyrenaicum Burm. fil.)-Géraniacées :






Les ifs (Taxus baccata L.), arbres de la famille des Taxacées, ont été taillés en forme de cône. Les végétaux ainsi taillés sont appelés des topiaires. L’allée d'Ifs mène au château:





Magnolia (Magnolia)-Magnoliacées :





Les magnolias en pot dans la cour du château :




Joséphine fit planter des magnolias dans son parc. Cet arbre lui rappelait les Antilles. En Martinique, on tirait des fleurs blanches une liqueur.
Le Magnolia était à cette époque acclimaté depuis environ cinquante ans en Île-de-France : on le cultivait en extérieur, en le protégeant des rigueurs hivernales.





Marronnier rouge en fleurs (Aesculus x Carnea Hayne)-Hippocastanacées ou Sapindacées :





Myosotis rameux (Myosotis ramosissima Rochel)-Boraginacées :






Pariétaire diffuse (Parietaria judaica L.)-Urticacées :





Pivoine (Paeonia L.)-Paeoniacées :





Plantain moyen (Plantago media L.)-Plantaginacées :





Porcelle enracinée (Hypochaeris radicata L.)-Astéracées :






Potentille dorée (Potentilla aurea L.)-Rosacées :






Rosier (Rosa L.)-Rosacées :





Vue sur la façade sud du château, avec au premier plan une Sauge des prés (Salvia pratensis L.), de la famille des Lamiacées :







Séneçon jacobée (Senecio jacobaea L.)-Astéracées :





Serpolet (Thymus polytrichus A.Kerner ex Borbas)-Lamiacées :






Les monuments du parc :



La statue de Neptune, sculpture anonyme italienne de la fin du XVIème siècle





Le vase du printemps : anses en forme de têtes de béliers et décor de masques de femmes couronnées de fleurs


Ce vase fut réalisé en 1742 par Jacques Verbekt pour les jardins de Choisy-le-Roi, puis déposé dans la salle des Antiques du Musée du Louvre avant de rejoindre le parc de Malmaison en 1801. En 1877, le vase fut transporté au Louvre où il se trouve toujours. Il s’agit ici d’une copie.





Les fleurs sauvages de la prairie :


Un cartel explique la présence de la prairie :
 






Ail des ours (Allium ursinum L.)-Liliacées ou Alliacées :





Brome dressé (Bromus erectus Hudson)-Poacées :






 vue sur le château depuis la prairie




Bugle rampante (Ajuga reptans L.)-Lamiacées :





Centaurée jacée (Centaurea jacea L.)-Astéracées :






Cerfeuil sauvage (Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm.)-Apiacées :






Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata L.)-Poacées:





Dame d'onze-heures (Ornithogalum umbellatum L.)-Asparagacées :






Épervière (Hieracium)-Astéracées :






Gaillet gratteron (Galium aparine L.)-Rubiacées :





Gaillet mollugine (Galium mollugo L.)-Rubiacées :






Knautie des champs (Knautia arvensis (L.) Coulter)-Dipsacacées :






Poussant sur et contre une souche, au bord de la prairie, une Laîche à épis séparés, du Lierre grimpant et du Lierre terrestre :

Laîche à épis séparés (Carex divulsa Stokes ssp. divulsa)-Cypéracées :



Lierre grimpant (Hedera helix L.)-Araliacées :





Lierre terrestre (Glechoma hederacea L.)-Lamiacées :





Lotier corniculé (Lotus corniculatus L.)-Fabacées :





Luzerne lupuline (Medicago lupulina L.)-Fabacées :






Oseille commune (Rumex acetosa L.)-Polygonacées :





 la prairie





Pâquerette vivace (Bellis perennis L.)-Astéracées :






Petite pimprenelle (Sanguisorba minor Scop.)-Rosacées :

Fleurs mâles de la Petite pimprenelle





Fleurs femelles de la Petite pimprenelle






Feuilles de la Petite pimprenelle






la prairie






La rivière anglaise serpente au milieu de la prairie


La rivière anglaise a été aménagée par l’architecte Berthault en 1806-1807. Le ruisseau provenant de l’étang de Saint-Cucufa a été utilisé pour créer cette rivière, qui s’élargissait peu à peu pour déboucher sur un lac, au niveau de la serre chaude.





Cascade de la rivière anglaise





vue sur le château depuis la prairie





Plantain à larges feuilles (Plantago major L.)-Plantaginacées :






Plantain lancéolé (Plantago lanceolata L.)-Plantaginacées :








vue sur le château depuis la prairie 




Plantain moyen (Plantago media L.)-Plantaginacées :






Renoncule âcre, Bouton d'or (Ranunculus acris L.)-Renonculacées :










vue sur le château depuis la prairie






Renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus L. (subsp. bulbosus))-Renonculacées :






vue sur le château depuis la prairie





Sauge des prés (Salvia pratensis L.)-Lamiacées :






Saxifrage granulée (Saxifraga granulata L.)-Saxifragacées :







Trèfle des prés (Trifolium pratense L.)-Fabacées :





Véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys L.)-Scrophulariacées ou Plantaginacées :






Vesce cultivée (Vicia sativa L.)-Fabacées:






Vulpin des prés (Alopecurus pratensis Mattf.)-Poacées:





La végétation du parc de Bois-Préau :

Le domaine de Bois-Préau fut acheté le 29 janvier 1810 par Joséphine. Elle agrandit ainsi son domaine de 17 hectares.


Cerfeuil sauvage (Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm.)-Apiacées :






Épiaire des bois (Stachys sylvatica L.)-Lamiacées :









le parc de Bois-préau 




Lierre terrestre (Glechoma hederacea L.)-Lamiacées :





Mercuriale vivace (Mercurialis perennis L.)-Euphorbiacées :







le parc de Bois-Préau




Pelouse recouverte de Pâquerette vivace (Bellis perennis L.)-Astéracées :





Primevère officinale (Primula veris L.)-Primulacées :






 le parc de Bois-préau 




Renoncule rampante (Ranunculus repens L.)-Renonculacées :





Séquoia géant (Sequoiadendron giganteum (Lindl.) J.Buchholz)-Taxodiacées ou Cupressacées :




Véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys L.)-Scrophulariacées ou Plantaginacées :







le parc de Bois-préau  




Feuilles de Violette (Viola L.)-Violacées, au milieu de Lierre terrestre et Bugle rampante :





le parc de Bois-préau 





Sources :

Bernard Chevallier, L'Abcdaire des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, Paris, Flammarion, 1997.

Marie-Blanche d'Arneville, Parcs et jardins sous le Premier Empire, Tallandier, 1981.

L'Impératrice Joséphine et les sciences naturelles, catalogue de l'exposition organisée par le Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, Paris, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1997.

Joséphine, la passion des fleurs et des oiseaux, catalogue de l’exposition organisée par le Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 2014.

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