jeudi 18 juin 2015

La flore sauvage du Domaine national de Versailles (78) – sortie du 14 juin 2015


Par un soleil radieux, nous nous sommes promenés dimanche dans le Domaine national de Versailles.

Voici quelques plantes rencontrées lors de la balade, classées par ordre alphabétique des noms latins :



galles en bourse d'Acarien (Aceria macrorhynchus)-Eriophyidae sur Acer saccharinum L., Erable argenté, Erable de Virginie, Acéracées :








Achillea millefolium L., Achillée millefeuille, Astéracées :



Utilisations alimentaires :

Les feuilles basales fraîches (mars-avril), les feuilles tendres sous l'inflorescence (jusqu'en septembre) et les boutons floraux (en mai-juin) parfument plats de légumes et salades. Les feuilles sèches et plus vieilles s'emploient sèches dans la préparation de spiritueux, tisanes et tabac en mélange.
On se sert des fleurs pour aromatiser le sucre et on tartine le pain de sève sucrée cuite. Les fleurs aromatisent toutes sortes de boissons telles que tisanes et alcools, ainsi que les conserves au vinaigre. Elles sont décoratives sur les plats.

Goût : L’Achillée a un parfum aromatique et un goût de muscade âpre et piquant.

Composants : Jusqu’à 1% d’huiles essentielles (azules), lactones sesquiterpéniques, tanins, substances amères, flavonoïdes, acides acétique, caféique et malique, cuivre, potassium et vitamines.

Propriétés médicinales :

C'est un anti-inflammatoire du tube digestif, sédatif, dépuratif et tonique. Elle est utilisée dans les affections rénales, les palpitations cardiaques, les névralgies, les maux de tête et de dents. Les substances amères stimulent la sécrétions de bile et soulagent les affections hépatiques chroniques.
En usage externe contre les douleurs articulaires et les impuretés de peau. Emploi traditionnel contre les hémorroïdes et les troubles menstruels, en homéopathie contre les saignements (d'où le nom populaire d'herbe-à-la coupure).
Chez les personnes sensibles, l’Achillée combinée au soleil peut provoquer une allergie de contact appelée « dermite des prés ».

Plante tinctoriale : Avec les parties aériennes fleuries, on obtient du jaune (aucun additif) et du vert bronze, brun (additif : vert).



 


Aegopodium podagraria L., Égopode podagraire, Apiacées :



Propriétés : L’ Égopode est réputé pouvoir dissoudre les amas d’acide urique responsables de la goutte.
Précautions et risques de confusion : Les autres Apiacées, toxiques ou non, ont des feuilles plus découpées, aux folioles plus nombreuses et leurs pétioles ne sont pas en forme de gouttière formant un V.
Utilisations alimentaires : Les très jeunes feuilles cueillies avant l’apparition de la tige sont excellentes en salades mélangées mais on peut les consommer plus âgées à condition d’en retirer le pétiole, en soupe ou à l’instar du céleri pour parfumer les lentilles, ragoûts, etc.



Allium vineale L., Ail des vignes, Alliacées :



Habitat :
Il existe de nombreuses espèces du genre Allium, aux feuilles cylindriques. L’Ail des vignes forme des colonies plutôt denses sous les buissons, dans les vignes, sur les talus et dans les bois clairs à proximité des cours d’eau, mais également dans les prairies et les champs relativement arides.

Caractéristiques botaniques :
L’ail sauvage est apparenté à l’oignon, à l’ail et au poireau, dont il partage l’odeur inimitable. Toutes les plantes appartenant à ce genre dégagent ce même parfum, à divers degrés d’intensité ; c’est leur caractéristique première. En principe, tout ce qui sent l’ail ou l’oignon est comestible. Au stade précoce, avant la floraison, il est difficile de faire la distinction entre les différentes espèces. Leurs feuilles filiformes rappellent la ciboulette, voire une touffe d’herbe ordinaire quand on les observe de loin, mais elles sont mates et parfois bleuâtres. Les inflorescences ont une forme particulière : les fleurs roses ou blanches côtoient des bulbilles, qui parfois germent déjà.

Cueillette et usage culinaire :
Dans la mesure où on trouve l’Ail des vignes très tôt au printemps, on utilise ses jeunes feuilles en remplacement de la ciboulette du jardin, qui pousse plus tard.
Aux endroits où la terre est plus meuble, on peut également récolter les bulbes, situés à une dizaine de centimètres de profondeur, en tirant avec doigté.

Risques de confusion :
Les différentes espèces du genre Allium peuvent être confondues entre elles : toutes ont une saveur d’ail et sont comestibles. En revanche, les feuilles filiformes et vert brillant de la Dame d'onze-heures (Ornithogalum umbellatum L.), qui pousse souvent sur les mêmes sites, n’ont pas ce goût d’ail si caractéristique. De nombreux auteurs la considèrent comme toxique, bien qu’autrefois, ses parties aériennes fussent consommées cuites.





Artemisia vulgaris L., Armoise commune, Astéracées :



Utilisations alimentaires :

En avril-mai, les très jeunes feuilles et pousses sont aromatiques et pas encore amères, et viennent agrémenter les salades, quiches, omelettes…. On les utilise aussi pour préparer liqueurs et tisanes. Avant la floraison, on peut éplucher les 10 cm supérieurs et les cuisiner en légume. Pendant toute la période de végétation, on peut faire la récolte des feuilles tant qu'elles sont encore juteuses.
De juillet à octobre, on fait cuire à l'eau les ramifications avec leurs inflorescences, parfois déjà ligneuses à la base. Retirer les tiges avant de servir.

Goût : L’Armoise a un goût aromatique, douceâtre à amer. En pleine maturité, elle accompagne avec profit les plats gras.

Composants :
Tanins, substances amères (lactones sesquiterpéniques), flavonoïdes, coumarine, triterpènes, huile essentielle (jusqu’à 0,3 %) dont cinéol et thuyone.

Propriétés médicinales:

En infusion, elle a un effet sédatif sur le système nerveux.
Elle est également tonique et ne doit pas être bue en début de grossesse. Elle calme les douleurs menstruelles, stimule la digestion et la rate.
L’huile imprégnée d’Armoise soulage les rhumatismes.


Cirsium arvense (L.) Scop., Cirse des champs, Astéracées :



Utilisations alimentaires :

On récolte les jeunes racines de première année de l'automne jusqu'au printemps. On les sèche pour obtenir une farine dont on fait des bouillies ou qui allongera la farine de céréales. Epluchées, on les cuit à l'eau ou au four; après la cuisson à l'eau, on peut les faire sauter à la poêle.

Les tiges molles après épluchage et les jeunes feuilles encore dépourvues de piquants se mangent crues ou cuites à l'eau avant la floraison.

En mai, on mange les boutons floraux cuits comme légume ou on les confit dans la saumure ou dans une marinade piquante. Les fins pétales décorent salades de crudités et de fruits et pâtes à tartiner.

Propriétés médicinales :

Comme tous les cirses, la plante est peu utilisée à des fins médicinales.

Goût : jeune, la plante a une saveur de blette, juteuse et douce. Plus tard, elle devient fibreuse. L’écorce de la tige est amère.

Composants :
Inuline, huile essentielle, résine, calcium, acide silicique.






Convolvulus arvensis L., Liseron des champs, Convolvulacées :



Le Liseron des champs n’est plus guère utilisé comme laxatif, car il existe aujourd’hui de meilleures préparations.
Les glucosides résineux, les tanins et les flavonoïdes de ses feuilles sont trop irritants pour les intestins.
En homéopathie, on administre la plante en fleur fraîche pour les douleurs du dos.
Même Sainte Hildegarde de Bingen estime que le liseron n’est pas utile.



Cruciata laevipes Opiz, Gaillet croisette, Rubiacées :








Galium aparine L., Gaillet gratteron, Rubiacées :



Utilisations alimentaires :

De mai à août, on extrait le jus des feuilles et pointes poilues de la plante au moyen d'un extracteur de jus, ou en les faisant réduire avant de les filtrer. Le jus sert de base pour des soupes, des fonds de sauce et des boissons vitaminées. Cuites à l'étuvée, les feuillent entrent dans la composition de farces, de gratins, de soupes, de galettes et pains de légumes, d'omelettes, quiches et fromage blanc aux herbes.
De mai à octobre, les fleurs au léger goût herbacé décorent les plats crus, par exemple.
En septembre-octobre, on fait rôtir légèrement les graines au four ou à la poêle pour préparer un substitut de café.

Goût : la plante a un léger goût de salade. Seuls les poils peuvent être gênants, mais la préparation les ramollit.

Propriétés médicinales :

Diurétique, il passe pour soulager les douleurs dues aux calculs rénaux et aux abcès.
Il stimulerait la circulation lymphatique et serait dépuratif.
En homéopathie, contre le gonflement des glandes et les enflures.
La médecine chinoise l'attribue au foie, à la vésicule biliaire et à la vessie.

Composants :
Glycosides tels que l’aspéruloside, faibles quantités d’alcaloïdes, tanins, huile essentielle.






Hypericum perforatum L., Millepertuis commun, Millepertuis perforé, Hypéricacées :



Utilisations alimentaires :

On utilise les feuilles d'avril à juillet pour aromatiser tisanes, liqueurs amères, vins doux, eaux-de-vie, bière et huile de table.
De mars à mai, pointes et jeunes feuilles sont un ingrédient santé pour salades, soupes, omelettes, quiches, plats mijotés et purées aux fines herbes.
Les fleurs décorent les salades et les pâtés végétaux, elles aromatisent et colorent les légumes et l'huile de table. Conservées dans l'huile, cuites à l'eau ou pressées, elles produisent un liquide rouge sang. On les récolte avec des ciseaux pour éviter de les écraser.

Goût : la plante est âcre et aromatique, un peu comme le thé noir. Les fleurs sont légèrement sucrées.

Composants :
Flavonoïdes (hypéricine et hyperforine), tanins, huiles essentielles, anthocyanes.

Propriétés médicinales :

Le Millepertuis entre dans la composition de nombreux médicaments, souvent à forte dose. Il est indiqué pour la dépression, la nervosité et l'anxiété. On le boit aussi sous forme d'infusion (2 cm3 par tasse) en cas de maux d'estomac, d'affections du foie et de la vésicule. L'huile de millepertuis (macération de plante dans de l'huile) favorise le renouvellement des tissus, d'où son emploi contre les brûlures, plaies, douleurs dentaires et articulaires et contre les ulcères d'estomac. Mais le millepertuis peut augmenter la sensibilité de la peau à la lumière solaire, entraînant des rougeurs cutanées. Ses composants inhibent certains médicaments. L'hypéricine qu'elle contient est antivirale, d'où son emploi contre le virus du sida.

Plante tinctoriale :

A partir des parties aériennes de la plante fleurie, on obtient du jaune à vert vif (aucun additif), du vert à bronze (additif : fer), du rouge violacé à brun (additif : alcool).
A partir des sommités fleuries, on obtient des verts vifs (aucun additif).



Hypericum tetrapterum Fries, Millepertuis à quatre ailes, Millepertuis ailé, Hypéricacées :








Lathyrus pratensis L., Gesse des prés, Fabacées :




Cette plante parente du pois est un savoureux légume printanier. On consomme les jeunes feuilles et pointes cuites à l’eau, à la vapeur ou dans des farces végétales. Ne pas les manger crues.
Les jeunes fruits apparaissent fin juillet et se cuisinent comme les haricots verts. En août, ils sont trop coriaces, mais les graines se cuisinent comme les pois. On peut aussi sécher et moudre ces dernières et les mélanger avec de la farine de céréales pour confectionner des pâtisseries.

Goût : la Gesse a un goût de pois.

Composants :
Minéraux, vitamines, amidon et sucre.

Propriétés médicinales :

Pas d’usage médicinal connu.







Ophrys apifera Hudson, Ophrys abeille, Orchidacées :




Plantago lanceolata L., Plantain lancéolé, Plantaginacées :




Utilisations alimentaires :

Les jeunes feuilles, qu’on trouve en avril-mai sur toutes les surfaces enherbées, se mangent crues en salade ou découpées en lanières transversales sur les tartines et la pâte à pain. On les déguste aussi tartinées de fromage frais, on en extrait du jus ou on les cuisine simplement à l’eau.
En mai-juin, les savoureux boutons floraux se mangent crus, seuls ou dans les salades. On peut aussi les cuire à la vapeur ou les confire.
Les graines fournissent une huile de qualité. On les mange en gratin ou dans les galettes de légumes et autres plats, à la manière du blé tendre.

Goût : Le plantain a une saveur de champignon ; les boutons floraux sont particulièrement aromatiques. Toutes les autres espèces de plantain (Plantago) ont les mêmes utilisations.

Composants : Glycosides (iridoïdes, 2-3%), mucilages, saponines, flavonoïdes (surtout apigénine et lutéoline), acide silicique (> 1%), zinc, potassium, forte teneur en vitamines C et B.

Propriétés médicinales :

C'est une des plantes les plus utilisées depuis l'Antiquité en raison de sa vaste répartition géographique. Encore aujourd'hui, la racine séchée a des utilisations médicinales: verser de l'eau frémissante sur 2 cm3 par tasse de racine séchée et laisser infuser 15 min. Toutes les plantaginacées sont bactéricides, rafraîchissantes et dépuratives. Le plantain est surtout utilisé pour soigner plaies, irritations cutanées, brûlures, enflures et piqûres d'insectes. L'extrait passe pour très efficace contre les inflammations oculaires. En usage interne, le plantain soulage les affections des voies respiratoires supérieures ainsi que les inflammations bucco-pharyngées, de même que les ulcères de l'estomac, les colites et les inflammations urinaires. Les feuilles fraîches froissées avec la main calment les piqûres d’insectes et ont une action cicatrisante remarquable.



Rumex crispus L., Patience crépue, Polygonacées :



Selon les régions, la cueillette se fait de septembre à début avril, mai, juin, juillet en altitude.

La Patience crépue s’utilise comme des épinards :
- crus quand les feuilles sont jeunes, elles font partie des mescluns d’hiver ;
- cuits après été bouillis dans une grande quantité d’eau, en gratin, tarte aux herbes…
On peut rouler un filet épais de poisson dans les grandes feuilles de Patience crépue après avoir ôté la nervure centrale. On les cuit ensuite à la vapeur puis, avec un bon couteau, on découpe des bouchées arrosées d’huile d’olive citronnée.
Comme tous les Rumex, cette plante riche en acide oxalique est à consommer raisonnablement. Il est bon de la faire cuire à l’eau et de jeter l’eau de cuisson contenant des oxalates pouvant provoquer des problèmes rénaux ; il est à noter que la plante crue en contient moins que cuite.

Plante tinctoriale :

A partir des rhizomes, on obtient des jaunes, beiges à roux et du noir ; avec les parties aériennes en graines, on obtient de l’orange à roux et du rouge.
Les différentes couleurs obtenues avec les rhizomes :
- jaunes, beiges à roux (aucun additif)
- noir (additif : fer)
On n’utilise aucun additif avec les parties aériennes : plus l’ébullition sera prolongée plus le bain donnera des tons rouges.



Solidago canadensis L., Solidage du Canada, Astéracées :



Utilisations alimentaires :

En avril-juin, on mange en salade le cœur verdâtre des jeunes pousses. On peut aussi les cuire à la vapeur ou brièvement au four. On les incorpore dans les gratins de légumes racine, on les confit dans le vinaigre ou dans le sel. Toujours éplucher les tiges, car la peau et les feuilles sont amères. Récolter les 20 cm supérieurs aussi longtemps que la tige est souple.
Les très jeunes feuilles séchées entre avril et juillet se boivent en infusion.
Les grandes et belles fleurs jaunes produisent une savoureuse tisane.

Goût : Le cœur des pousses est doux ; cuit, il rappelle les haricots verts. Les fleurs sont aromatiques avec un léger goût de miel.

Composants : environ 2,5 % de flavonoïdes, saponine, acide tanique, huile essentielle (0,6%).

Propriétés médicinales :

L'infusion de la plante (2 cm3 par tasse) soulage les affections urinaires et rénales. Elle est anti-inflammatoire et fortement diurétique, contribuant à l'élimination des résidus métaboliques et à la prévention des calculs. On l'utilise en bain de bouche contre les infections de la gencive. La plante fraîche broyée s'utilise en cas d'enflure.

Plante tinctoriale :

A partir des sommités fleuries, on obtient du jaune vif (aucun additif), du vert (additif : fer).



Sorbus aucuparia L., Sorbier des oiseleurs, Rosacées ou Malacées :



Utilisations alimentaires :

Les délicates fleurs blanches aromatisent les plats sucrés. On utilise fleurs et feuilles pour préparer des tisanes, notamment au mois de mai.
On récolte les sorbes après les premières gelées, quand elles ont perdu de leur âpreté. On les conserve dans l'alcool, on en fait de la purée. Cette dernière sert à aromatiser confitures, compotes, sauces et boissons et, jadis, on la mélangeait à la pâte à pain. Les fruits séchés sont amers et acides, on les grignote ou on les boit en infusion.
Les graines rôties fournissent un substitut de café.

Goût : Les sorbes ont une saveur amère et acide très marquée. Les fleurs ont un goût d’amande amère.
Attention! En grandes quantités, les sorbes crues peuvent être indigestes.

Composants : acide (para)sorbinique, acide citrique, acide malique, tanins, sorbitol, pectine, caroténoïdes et beaucoup de vitamine C.

Propriétés médicinales :

Les sorbes fraîches sont à consommer en petites quantités sous peine de provoquer diarrhées et vomissements. Les substances responsables sont détruites par la cuisson. Les sorbes sont un vieux remède contre le scorbut et les rhinopharyngites en raison de leur forte teneur en vitamine C, et on leur attribue une efficacité contre les rhumatismes et la goutte. Autrefois on en tirait du sorbitol, un substitut de sucre adapté aux diabétiques. L'acide sorbinique qu'elles contiennent est un conservateur efficace contre les champignons et les bactéries.
Les sorbes cuites sont légèrement laxatives et diurétiques. L'infusion de feuilles soulage les troubles gastriques, elle est dépurative et nettoie les voies urinaires.



Tanacetum vulgare L., Tanaisie vulgaire, Astéracées :

 

La Tanaisie contient des principes similaires à ceux de l’Absinthe, en particulier de la thuyone. Son usage populaire en tant que vermifuge est donc à déconseiller.

L’Absinthe (Artemisia absinthium L.) a été très prisée vers la fin du XIXème siècle, en France en particulier, pour la préparation des vermouths. C’était la « fée verte ». Pourtant, des mises en garde étaient émises contre une consommation excessive. L’absinthisme se traduit en effet par une dégradation des facultés cérébrales, le principe responsable _ la thuyone _ ayant des propriétés convulsivantes, auquel s’ajoutait une forte teneur en alcool. La commercialisation de liqueur d’Absinthe fut interdite en France à partir de 1915. Aujourd’hui, on trouve à nouveau des produits à base d’Absinthe, mais pratiquement dépourvus de thuyone. Attention, par contre, aux apéritifs « maison » !

Sainte Hildegarde de Bingen recommande l’utilisation de ses parties vertes contre les vers intestinaux – cette application s’est longtemps maintenue en médecine populaire.
L’automédication est fortement déconseillée en raison de la toxicité de la drogue.
Les fleurs étaient également utilisées en cas de crampes gastriques, troubles digestifs et menstruels.

Plante tinctoriale :

Avec les parties aériennes fleuries, on obtient du jaune vif, devenant brun si on cuit trop le bain (additif : aucun), du noir (additif : fer).



Urtica dioica L., Grande ortie, Ortie dioïque, Urticacées :



Utilisations alimentaires :

L'ortie est un légume ancien dont on cuisine les feuilles à la manière des épinards. On les consomme dans les omelettes et tourtes, on en fait du jus et des sauces, on s'en sert pour relever les plats et aromatiser des boissons comme la bière et les tisanes. On les utilise dans diverses recettes de légume, de farces et pour le pesto. Blanchir les pousses et les feuilles tendres pendant 3 secondes avant de les presser soigneusement avec un rouleau à pâtisserie afin d'éliminer leurs poils urticants. On peut alors les manger crues en salade. Séchées dans un lieu aéré, elles se conservent bien et sont une source hivernale de vitamines. Autrefois, on les utilisait après cuisson pour faire cailler le lait dans la fabrication du fromage.
Les graines rôties ou séchées ont un emploi de condiment. Dans le fromage aux herbes, on ajoute les graines vertes de juillet-août ou les graines mûres du début d'automne.
Les boutons floraux se mangent en salade au début de l'été.

Goût : l’Ortie a un goût d’épinard en plus aromatique et plus épicé. Les graines ont un goût de noix.

Propriétés médicinales :

Toute la plante ainsi que les graines sont employées contre les douleurs rhumatismales, les troubles digestifs et biliaires et les troubles de la prostate. L'ortie est hypoglycémiante et sa légère action dépurative agit positivement sur les troubles rénaux. Elle est hémogène et stimule la production d'enzymes pancréatiques. Depuis très longtemps, l'action dépurative et détoxifiante de l'ortie fait l'objet de cures printanières. Les enzymes et les hormones végétales qu'elle contient contribuent à prévenir le cancer. Emploi externe pour combattre les cheveux gras et les pellicules. Traditionnellement, on utilise les graines broyées contre les rhumatismes et les affections cutanées; en usage interne elles sont toniques et stimulantes.

Composants :
1-2 % de flavonoïdes (surtout quercétine, huile essentielle de camphre et isorhamnétine), lipides, glucides, beaucoup de magnésium, potassium, fer et silicium sous forme d’acide silicique soluble, vitamines A, C et E.
Dans les graines : environ 30 % d’acides gras (en particulier acide linoléique), teneur élevée en vitamine E (jusqu’à 0,1 %), mucilages et caroténoïdes.



Sources :

Plantes sauvages comestibles, S.G. Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger, Editions Ulmer, Paris 2012

Plantes sauvages comestibles, Alain Creton, Séquoïa Editions, Colomars 2011

Guide des plantes toxiques et allergisantes, Michel Botineau, collection Les guides des… Fous de Nature !, Editions Belin 2011

Guide des teintures naturelles, plantes à fleurs, Marie Marquet, collection Les guides des… Fous de Nature !, Editions Belin 2011

350 plantes médicinales, docteur Wolfgang Hensel, Éditions Delachaux et Niestlé, Paris 2008, réimpression 2010

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