samedi 28 janvier 2017

La flore sauvage du Domaine national de Saint-Cloud - sortie du 22 janvier 2017


Nous étions dimanche après-midi dans le Domaine national de Saint-Cloud, et voici la flore observée :



Rubus groupe fruticosus, Ronce des bois, Rosacées :





Plante tinctoriale :

On obtient du gris et du noir avec les feuilles et tiges de la Ronce des bois, en rajoutant du fer comme additif.



Plante comestible :

On consomme les feuilles, les fleurs et les fruits (les mûres !).



Plante médicinale :

On utilise l'infusion de feuilles contre la diarrhée en raison de leur forte teneur en tanins. En gargarisme, la ronce rend de précieux services dans les inflammations bucco-pharyngées. Les mûres, de même que l'infusion, ont un effet sédatif. Elles ont une grande valeur nutritive et contiennent plus de provitamine A et de vitamine E que les autres baies ainsi que beaucoup de vitamine B. Elles surpassent ainsi les autres fruits par leur teneur élevée en magnésium et en fer. De plus, elles contiennent des oligo-éléments importants comme le zinc, le manganèse et le cuivre. La couleur foncée des mûres indique une forte teneur en pigments végétaux antioxydants. Ceux-ci protègent l'organisme des radicaux libres nocifs qui jouent un rôle dans de nombreuses maladies dégénératives et dans le processus de vieillissement.



Plante pour la vannerie :

On transforme les tiges de Ronce en éclisses qui serviront à garnir des paniers et autres objets tressés, ou bien encore à coudre entre eux les boudins de plantes sauvages dans la vannerie spiralée.






Devant Glechoma hederacea L., Lierre terrestre, Lamiacées :






Plante comestible :

On consomme les feuilles, les pointes tendres et les fleurs.



Plante médicinale :

Contre les gastro-entérites, les troubles de la vessie, les troubles hépatiques et les infections virales. En usage externe, pour soigner les plaies et la peau (application d’une huile dans laquelle on a fait macérer la plante).






Devant Arctium minus (Hill) Bernh., Bardane à petites têtes, Astéracées :





Fruits :

Les capitules sont entourés d'un involucre formé de bractées très nombreuses à pointe recourbée formant crochet, qui aident à leurs dissémination par les animaux (zoochorie).



Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_bardane





C'est le fruit de la Bardane qui a inspiré le système de la marque Velcro.

Voici comment le site internet de la marque raconte la rencontre entre un ingénieur et son chien en promenade, avec la Bardane en fruits :



"Beaucoup de personnes se sont un jour demandées : Qui a inventé le système crochet et boucle de la marque VELCRO® ? tout a commencé avec le fruit de la bardane, une minuscule graine recouverte de centaines de « crochets » qui s'accrochent naturellement aux boucles microscopiques recouvrant la fourrure, les cheveux et les vêtements. La bardane était une merveille de la nature sans prétention et un petit mal de tête pour l'homme, jusqu'à ce qu'un jour de 1941, la bardane, l'ingénieur suisse Georges de Mestral, et son chien se croisent lors d'une sortie de chasse dans les Alpes.



Soixante-dix ans plus tard, cette rencontre inattendue s'est avérée être remarquablement fructueuse.



Inspiré par la bardane, de Mestral créa la première fermeture crochet-et-boucle au monde.  De Mestral avait à l'origine conçu le système crochet et boucle de la marque VELCRO® en tant que fermeture pour les vêtements. Aujourd'hui, il est utilisé dans une vaste gamme d'industries, des soins de santé à votre abri de jardin, en passant par l'armée. Alors que chaque produit de la marque VELCRO® est conçu pour une tâche spécifique, le mécanisme principal reste le même. Réfléchissez-y un peu : les solutions de la marque VELCRO® qui gardent votre tablette accrochée au mur sont basées sur le même principe que celles que la NASA utilise pour empêcher les assiettes des astronautes de flotter en apesanteur."



Source : http://www.velcro.fr/about-us/history







Devant Sambucus nigra L., Sureau noir, Caprifoliacées ou Adoxacées :




Plante tinctoriale :

A partir des baies mûres, on obtient du mauve à violet (additif : vinaigre), du vert sapin (additif : lessive de cendre ou sulfate de fer), du mauve à rose (aucun additif).



Plante comestible :

On consomme les fleurs et les baies.



Attention ! Ne consommer les baies vertes ou mûres qu’en petites quantités, car elles provoquent parfois diarrhées et nausées. Les baies cuites et les fleurs sont inoffensives.



Plante médicinale :

La tisane de fleurs (2 cm3 par tasse) est sudorifique ; on les associe souvent aux fleurs de tilleul contre les rhinopharyngites. Elles stimulent les sécrétions bronchiales et entrent dans la préparation des gargarismes.

Grâce à leurs anthocyanes, les baies et le jus ont une action antioxydante ; de plus, elles renforcent les défenses immunitaires. Emploi traditionnel contre les sciatiques et les névralgies. Les baies fournissent aussi un colorant alimentaire naturel.






Devant Ligustrum vulgare L., Troène commun, Oléacées :





Baie écrasée de Troène commun :



Plante tinctoriale :

À partir des baies mûres, on obtient du gris bleuté, des bleus-gris clairs, et du vert céladon clair ; avec l’écorce, les feuilles et les rameaux, on obtient des jaunes à bruns et du vert bronze.

Les différentes couleurs obtenues avec les baies mûres du Troène :

- gris bleuté (aucun additif),

- bleus-gris clairs (additif : fer),

- vert céladon clair (additif : cuivre).



Les différentes couleurs obtenues avec l’écorce, les feuilles et les rameaux du Troène :

- jaunes à brun selon proportions (aucun additif),

- vert bronze (additif : fer).



Ses baies écrasées fournissent une encre noire utilisée par les enlumineurs du Moyen-Âge et par les chapeliers pour teindre les feutres.



Source: http://www.ap32.fr/page10_troene.html



Plante toxique :

Jusqu’à une ingestion de 5 baies, les symptômes restent d’ordre digestif. Mais au-delà, la présence de saponosides et de principes amers provoque des vomissements s’accompagnant de troubles neurologiques, cardiaques et respiratoires, pouvant aller potentiellement jusqu’à un coma selon une littérature relativement ancienne. Si les cas d’intoxication sont rares chez l’Homme, les enfants en particulier, en raison même de l’amertume, on connaît par contre des intoxications par les feuilles chez le cheval et le mouton.



Plante pour la vannerie :

Le Troène tient son nom scientifique, Ligustrum, du latin Ligare, qui signifie lier, en effet, les jardiniers de jadis mettaient à profit la flexibilité de ses rameaux pour faire les ligatures et les vanniers pour confectionner les paniers.



Source : http://www.ap32.fr/page10_troene.html





Carex sylvatica Huds., Laîche des bois, Cypéracées :







Devant Mespilus germanica L., Néflier, Rosacées ou Malacées :



Plante comestible :

On consomme les fruits (les nèfles !).



Plante médicinale :

Les nèfles sont antidiarrhéiques, fébrifuges, diurétiques et dépuratives. L’extrait est utilisé en bain de bouche, en gargarisme et pour laver les inflammations.






Un foliole et un marron d’Aesculus hippocastanum L., Marronnier d'Inde, Hippocastanacées ou Sapindacées :



Le foliole porte les traces du minage opéré à l’intérieur du limbe par la larve de la Mineuse (Cameraria ohridella Deschka & Dimic), un lépidoptère (=papillon) de la famille des Gracillariidae.






Fagus sylvatica L., Hêtre, Fagacées :




Plante comestible :

On consomme les feuilles, les fruits (faines) et l’écorce intérieure.



Plante médicinale :

Infusion d’écorce fébrifuge, bactéricide, soulage les affections respiratoires.

Le goudron de bois de hêtre était autrefois employé pour calmer les démangeaisons et les inflammations cutanées. Le bois donne une huile essentielle appelée créosote, employée en homéopathie contre toutes sortes de troubles inflammatoires. Le charbon de bois entre dans la composition de nombreuses préparations contre les digestions paresseuses, les varices, les insuffisances cardiaques et circulatoires.



Plante tinctoriale :

Les différentes couleurs obtenues avec les feuilles du Hêtre :

- du jaune d’or (aucun additif),

- du vert (additif : cuivre),

- du vert kaki (additif : fer).






Écorce de Carpinus betulus L., Charme commun, Bétulacées :









A gauche, une feuille de Hêtre, à droite une feuille de Charme commun :










Deux feuilles de Taraxacum officinale Weber, Pissenlit officinal, Astéracées, aux formes différentes, prélevées sur deux individus distincts :



Plante comestible :

On consomme les feuilles, les tiges florales, les boutons floraux, et la racine.



Plante médicinale :

En interne : diurétique, soulage les affections hépatiques, la goutte et les rhumatismes.

En externe : eczéma et autres affections cutanées.



Plante tinctoriale :

Autrefois la racine était torréfiée pour remplacer le café et donnait un colorant magenta (rose).

Source : http://nature.jardin.free.fr/vivace/mc_taraxacum_officinale.htm





Revers de la feuille de Plantago lanceolata L., Plantain lancéolé, Plantaginacées :



Plante comestible :

On consomme les feuilles, les boutons floraux, les graines et la racine.



Plante médicinale :

En interne : bactéricide, dépuratif, inflammations bucco-pharyngées, ulcères de l'estomac, colites et inflammations urinaires.

En externe : soigne les plaies, irritations cutanées, brûlures, enflures et piqûres d'insectes.





Le bassin de la Grande gerbe, gelé :
















Devant Tilia sp., Tilleul, Tiliacées ou Malvacées :



Plante pour la vannerie :

Les jeunes pousses de l'année ont souvent de très belles couleurs: vert, rouge, rouge cramoisi, bordeaux… et sont très souples. Elles peuvent être utilisées comme côtes dans un panier sur arceaux, comme armatures dans un panier à montants droits...







Devant un autre Tilia sp., Tilleul, Tiliacées ou Malvacées…




… dont le houppier est parsemé de boules de Viscum album L., Gui, Loranthacées ou Viscacées :



Plante toxique et plante médicinale :

Les tiges et surtout les feuilles du Gui, de même que les baies, renferment des protéines spécifiques ayant des effets cytotoxiques, d’une part des viscotoxines, d’autre part des lectines qui sont les plus actives. Aussi doit-on utiliser le Gui à des fins médicinales (propriétés hypotensives et diurétiques mises à profit dans le traitement de l’athérosclérose, action anti-tumorale mais non encore rigoureusement démontrée) avec d’infinies précautions et au minimum sous contrôle médical.

La gravité de l’intoxication liée à l’absorption des fruits _souvent pendant la période des fêtes de fin d’année_ varie selon les auteurs, ce qui est sans doute lié à la quantité ingérée et peut-être aussi à la nature de la plante-hôte. Les symptômes sont : irritation des muqueuses digestives, vomissements et diarrhées sanglantes, sensation de soif intense, et parfois troubles cardio-vasculaires et neurologiques.







Hedera helix L., Lierre grimpant, Araliacées :



Plante médicinale :

Toux, bronchites, asthme.



Plante toxique :

Ce sont les baies qui sont toxiques. Le contact du Lierre avec la peau peut irriter les personnes sensibles.



Pour fabriquer son produit vaisselle maison ! :

Faire bouillir 100 g de lierre dans 2 litres d’eau plusieurs minutes. Presser, le jus obtenu peut alors être utilisé en tant que liquide vaisselle.



Feuilles :

Les feuilles du lierre sont alternes, à limbe assez coriace, vert foncé ou légèrement blanchie sur les contours du limbe.

Elles présentent deux formes différentes selon leur fonction, on parle de dimorphisme foliaire ou hétérophyllie : les feuilles caulinaires sont palmatinervées à 5 lobes plus ou moins profonds (parfois 3),

celles des tiges florifères (ayant accès à la lumière) sont ovales, à sommet aigu.

Ces feuilles sont persistantes et tombent au cours de leur sixième année.



Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lierre_grimpant



Plante pour la vannerie :

La liane du Lierre grimpant sert d’éclisse ou pour réaliser les nœuds…







Feuille de Fagus sylvatica L., Hêtre, Fagacées :








On ramasse les faînes du Hêtre :




Fruit comestible et médicinal :

La faîne faisait partie de l'alimentation en Grèce antique. Les faînes crues contiennent une grande quantité d'acide oxalique et de la triméthylamine. Ce dernier composé est toxique si on le mange en grande quantité, mais le grillage des faînes en réduit la teneur.

En période de disette, elles étaient consommées à la campagne comme aliment d'appoint. On pouvait les faire bouillir comme des châtaignes ou les broyer pour en faire un beurre aux propriétés vermifuges ou parasiticides. Les graines, après avoir été mises à macérer dans l'eau pour en évacuer les tanins, pouvaient être également moulues en farine. Aujourd'hui, on utilise plutôt des faînes grillées comme amuse-gueule apéritifs ou garnitures de salades.

Elles étaient également pressées pour obtenir une huile comestible, a priori exempte de fagine et ne rancissant pas facilement. Cette huile pouvait être aussi utilisée pour l'éclairage.



Source  : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fa%C3%AEne













Écorce d’Aesculus hippocastanum L., Marronnier d'Inde, Hippocastanacées ou Sapindacées :



Plante tinctoriale :

Avec les bogues, on obtient du beige, des ocres, du mordoré à "poil de chameau" (aucun additif), et du bronze (additif : fer).

Avec l’écorce, on obtient du marron clair (aucun additif).

Avec les branches et rameaux, on obtient du brun cannelle (aucun additif).



Plante toxique :

La graine de la capsule épineuse ou « marron » contient des saponosides.



Plante médicinale :

Si la médecine officielle n’utilise que les graines contenant de l’esculoside, une saponine, la médecine populaire fait usage des feuilles, des fleurs et de l’écorce. L’esculoside fait partie de préparations pour faiblesse veineuse, oedèmes, varices et hémorroïdes. Il existe, en outre, des frictions et des bains recommandés en cas de contusions et de mauvaise irrigation sanguine. La médecine populaire emploie les feuilles contre les rhumatismes, les thromboses, l’inflammation veineuse et les hémorroïdes.







Ilex aquifolium L., Houx, Aquifoliacées :



Plante toxique :

Le houx contient dans son feuillage ainsi que dans les fruits des alcaloïdes toxiques, notamment de l'ilicine. La consommation des fruits risque d'entraîner des vomissements et des troubles digestifs, voire, si la quantité est plus importante, des troubles neurologiques. Il faut veiller à ce que les jeunes enfants ne soient tentés de manger ces fruits souvent présents dans les maisons pendant les fêtes de fin d'année.



Toutefois, cette plante fut employée autrefois en médecine populaire, tant par voie externe pour son pouvoir résolutif (sous forme de cataplasmes de feuilles fraîches broyées) ou par voie interne pour son pouvoir fébrifuge (sous forme de décoction de feuilles ou de macération dans du vin). Dans certaines régions d'Europe, comme l'Alsace, de l'alcool blanc est produit à partir de fruits fermentés et distillés.



Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Houx






Dryopteris filix-mas (L.) Schott, Fougère mâle, Dryoptéridacées :






Plante toxique et plante médicinale :

Cette plante, comme d’autres fougères, est plus ou moins toxique. On ne l’emploiera donc pas en automédication.

Par contre, elle est fréquemment récoltée par les laboratoires pharmaceutiques, car irremplaçable en tant qu’anti-parasitaire végétal, notamment contre le ténia. Les Anciens, comme Pline ou Dioscoride, la signalaient déjà pour cet usage.

L’extrait de fougère mâle, produit résineux obtenu à l’aide de l’alcool, constitue ainsi – aujourd’hui encore – la base de plusieurs préparations vétérinaires antiparasitaires.






Les participants observent la feuille de Carex sylvatica Huds., Laîche des bois, Cypéracées, elle n’est pas plate, mais forme une sorte de « M », attention, le bord de la feuille est coupant ! :








Sources :


350 plantes médicinales, docteur Wolfgang Hensel, Éditions Delachaux et Niestlé, Paris 2008, réimpression 2010

Cueillir et cuisiner les plantes sauvages. Recettes, conseils et confidences, Éditions Édisud, Compagnie des éditions de la Lesse, Aix-en-Provence, 2011

Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan et Eva Styner, Éditions Delachaux et Niestlé, Les guides du naturaliste, Paris, 2007

Guide des plantes toxiques et allergisantes, Michel Botineau, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011

Guide des teintures naturelles, plantes à fleurs, Marie Marquet, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011

La cuisine des plantes sauvages, Meret Bisseger, Éditions Ulmer, Paris 2012

La phytothérapie, se soigner par les plantes, Docteur Jean Valnet, Éditions Le Livre de Poche, Paris, 2016

Larousse des plantes médicinales. Identification, préparation, soins, Éditions Larousse / VUEF, 2001

Plantes sauvages comestibles, Alain Creton, Séquoïa Éditions, Colomars 2011

Plantes sauvages comestibles, S.G. Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger, Éditions Ulmer, Paris 2012








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